Santé et sécurité au travail : le point de vue de nos experts

Le 28 avril 1991, le Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail (CCHST) déclarait un Jour de deuil national en mémoire des personnes qui sont décédées, qui ont été blessées ou qui sont devenues malades au travail ou par suite d’une tragédie en milieu de travail. Trente ans plus tard, alors qu’un nouveau danger ─ invisible malheureusement ─ menace les ouvriers, nous avons voulu donner la parole à deux experts de longue date de la prévention des accidents, également initiateurs de notre programme quinquennal d’excellence en santé et sécurité au travail (SST).

Jean Ouellet : faire de la prévention une valeur intrinsèque

Spécialiste de la prévention des accidents et de la SST depuis la fin des années 1980, Jean Ouellet fait partie de l’équipe Beaudoin depuis juin 2016. Aujourd’hui agent de prévention affecté à l’usine d’épuration des eaux usées de la Ville de Gatineau, il dirige en outre les activités du comité de SST de l’entreprise, effectue des visites de conformité sur les chantiers et agit à titre consultatif dans l’élaboration de pratiques exemplaires en SST. Avec plus de 30 ans de métier, ce conformiste de nature (et de profession) pratique la diligence raisonnable au bureau comme sur les chantiers.

Son parcours en quelques mots: 33 ans d’expérience combinée comme agent de prévention, conseiller, coordonnateur et directeur en SST, notamment dans le secteur des produits forestiers.

Un succès marquant : « Avoir réussi à alléger considérablement la « paperasse » liée aux registres de vérification de la santé publique (pandémie oblige) au moyen d’un code QR et d’un formulaire électronique. »

Sa devise en matière de SST : « Par le passé, on tendait à considérer la SST comme une simple priorité. Il faut en faire une valeur fondamentale. Une priorité, ça peut changer de rang selon les circonstances et les imprévus. Une valeur, en revanche, c’est au cœur de toutes nos actions. La SST doit faire partie intégrante de notre gestion des projets, et pas uniquement de leur exécution. »

Son regard sur la COVID-19 : « C’est l’un des plus grands défis auxquels j’ai été confronté dans ma carrière. Rassurer les gens fait partie de mon rôle. Je dois aussi justifier mes directives (surtout auprès de la jeune génération) et exploiter les motivations profondes de chacun pour remplir mon devoir de diligence raisonnable. »

Son souhait en ce 28 avril 2021 : « Depuis que Beaudoin a amorcé l’intégration d’une structure de gestion en SST, il y a quelques années, j’ai déjà observé un important changement de culture. Disons que les garde‑corps en métal ancrés dans le sol ont remplacé les barrières temporaires et que les travailleurs sont de plus en plus proactifs pour ce qui est d’assurer leur sécurité individuelle. Ce n’est pas évident de changer de cap en pleine tempête, mais Beaudoin y parvient. Je souhaite que cette évolution se poursuive. »

Robert Gagné : arrimer la gestion sur la prévention

Robert Gagné s’est joint à l’équipe de Beaudoin en septembre 2020 à titre d’agent de prévention en SST. Affecté en premier lieu au complexe de logements Carré British, dans le Vieux-Aylmer, son rôle dépasse toutefois ce projet d’envergure. En recrutant cet expert de haut calibre, Beaudoin avait en tête un autre objectif : réexaminer et parfaire ses pratiques de gestion en matière de SST.

Son parcours en quelques mots : 37 ans d’expérience en construction, dont 22 en santé et en sécurité dans les secteurs commercial, industriel, manufacturier et de l’extraction pétrolière et gazière d’un océan à l’autre.

Un succès marquant : « Avoir accompagné 5 entreprises jusqu’à l’obtention d’une certification au regard de normes ISO en matière de santé, de sûreté et d’environnement. »

Une affiliation clé : En tant que spécialiste de la norme ISO 45001, relative à la SST, Robert est un membre consultatif du Groupe d’essai et de certification CSA.

Sa devise en matière de SST : « Qu’on parle de comptabilité, d’opérations, de ressources humaines ou de santé et de sécurité, il faut être proactif, et non réactif. Ce que ça veut dire ? Réunir TOUS les intervenants à la même table en amont, avant même de présenter un devis, pour établir clairement les besoins à tous les niveaux. »

Son regard sur la COVID-19 : « La propreté sur un chantier de construction demeure un défi, alors y faire respecter des normes sanitaires strictes, c’est extrêmement difficile. Quand on parle de garde‑corps, on peut s’appuyer sur des normes officielles. Mais pour ce qui est des masques, c’est loin d’être aussi clair. On peut difficilement imposer de nouvelles mesures systématiquement, surtout si le port du masque nuit à la visibilité dans la réalisation de certaines tâches. »

Son souhait en ce 28 avril 2021 : « J’aimerais voir une meilleure mise en commun de l’information en matière d’innovation. Je préside 7 comités consultatifs en SST, et ce qu’il manque à l’heure actuelle, c’est une communication ouverte, non seulement entre compétiteurs, mais aussi entre les pays. Nos gestes de prévention des accidents doivent aussi devenir des réflexes inconscients. »

 

     

Avec la collaboration de Jean Ouellet et Robert Gagné, Agents de prévention SST